DECES DE Marcel DUBRASQUET LE 9 AVRIL 2017

DECES DE Marcel DUBRASQUET LE 9 AVRIL 2017
Vieille figure d’une vieille famille tilhoise, l’ancien Maire de Tilh n’est plus...
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DECES DE MARCEL DUBRASQUET
(9-04-2017)
MAIRE HONORAIRE DE TILH (1989-2001)

Ainsi, Marcel, tu nous as quittés après une fin de vie douloureuse de plusieurs mois.
Lorsque tu nais à Loustaounaou en 1927, rien ne te prédestines à une carrière de fonctionnaire. Aîné de 2 enfants, ta voie est tracée, tu resteras à la maison, et comme ton père Roger, tu seras artisan sabotier, « escloupé » dit-on en gascon à l’époque. Et tu aideras tes parents à cultiver la petite propriété familiale, comme on faisait à ce moment-là, avec quelques vaches, une basse-cour et un peu de polyculture.
Et puis arrive la seconde guerre mondiale. Ton père prend les rênes de la commune en étant nommé Président de la Délégation Spéciale, puis est élu Maire en avril 1945.
En 1949, la subdivision des Ponts et Chaussées d’Amou voit arriver son nouvel Ingénieur, M. Charly Ducout, époux de la Directrice d’école de Tilh.
Celui-ci installe le bureau de la subdivision de l’Equipement à Tilh, et fait la connaissance de ton père. Il le convainc que le métier de sabotier, en 1949, n’a pas beaucoup d’avenir. Conscient de tes capacités, il propose à ton père de te prendre avec lui et de te faire passer les examens et concours adéquats pour que tu puisses faire ta situation.
Et ainsi, dès 1949, tu entres dans cette belle administration. Et conformément aux promesses faites à Roger, M. Ducout te fait travailler en dehors de tes journées à la subdivision. Il te permet de concourir et d’être reçu aux divers examens présentés. Tu seras son adjoint tant qu’il sera sur ce secteur. Tu garderas toujours un attachement profond pour cet homme, bon et généreux, qui à son arrivée à Tilh se remettait lentement de ses 5 années de captivité dans un Oflag en Allemagne.
Tu auras la chance de rester dans la même subdivision toute ta carrière et d’y faire ton chemin, comme conducteur de travaux.
En parallèle, tu deviens le correspondant du Journal Sud-Ouest, et tu le resteras plusieurs décennies.
Lorsque ton père prend sa retraite d’édile municipal en 1977, tu fais ton entrée au Conseil municipal de Tilh, sous le premier mandat de Pierre Lalanne.
Puis, en1989, tu prends la tête de liste et tu es élu Maire de Tilh. Tu feras 2 mandats à cette fonction, de 1989 à 2001.
Tu n’auras de cesse pendant ces 12 années, de ramener le calme dans cette commune, régulièrement agitée par des soubresauts politiques ou autres. Tu es opposé aux clivages, quels qu’ils soient.
C’est, entr’autres, sous ton second mandat que sera rénovée l’église de Tilh, dans les années 1996-97.
Après la fin de tes mandats, tu seras nommé quelques temps plus tard par M. le Préfet des Landes Maire honoraire de Tilh.
Je me remémore les conversations que nous avions souvent concernant notre village. Ta mémoire, fidèle malgré le poids des ans, faisait revivre tel ou tel pan de notre histoire rurale.
Tu croisas bien des écarteurs et acteurs de la Course landaise de la période d’avant et après-guerre. Ils étaient tous reçus chez tes parents, et tu les connaissais très bien pour la plupart : Henri Meunier bien sûr, Coran, l’oncle de ta mère, Gaston Lavigne, trop tôt disparu, le grand sculpteur Cel le Gaucher, et une multitude d’autres que je n’énumèrerai pas tant la liste serait longue.
Tu me contais souvent une anecdote, amusante en général, quelque fois dramatique comme l’inhumation en 1940, sous l’occupation allemande d’Albert Loupien, mort au combat, à qui le commandant allemand de la place de Tilh voulait rendre les honneurs militaires malgré la défense expresse de son père, grand blessé de 14-18 et germanophobe.
Nous avons passé des heures à discuter sur la longue histoire de notre village millénaire, auquel tu étais viscéralement attaché.
Ces dernières années, la maladie de Solange t’a profondément affecté, puis ces 8 derniers mois dans divers hôpitaux d’Orthez et de Toulouse, ces multiples opérations, t’ont laissé prendre conscience petit à petit que tu étais sur le dernier chemin.
Alors, en ce moment d’émotion collective, après avoir salué ta famille, au nom du Conseil municipal et de la Commune de Tilh, au nom de tous les élus, et Maires et anciens Maires de la région venus t’accompagner, en mon nom personnel, je te dis « Adishats Marcel » !
Jean Darraspen
12-04-2017